Le régime auto-entrepreneur est sur la sellette. Pour le défendre différents acteurs sont à la tâche au sein d'un groupe de travail voulu par le Premier ministre, notamment la « Coordination nationale des auto-entrepreneurs », un mouvement initié par Aurélien Sallé, co-fondateur du régime sous l'ère Sarkozy, et vice-président de l'Union des auto-entrepreneurs. Alors que les organisations du bâtiment crient à la concurrence déloyale, Aurélien Sallé ne voit qu'une solution: étendre le régime auto-entrepreneur à tout nouveau créateur, au lieu de l'abîmer, c'est ce qu'il confiait au magasine l'Entreprise cette semaine : «Par cette mesure simple et juste, nous proposons de faire du régime la norme pour tous les créateurs, jusqu'au plafond du chiffre d'affaires dont nous pourrions débattre de l'augmentation plutôt que de sa diminution proposée dans la loi Pinel.». Convaincu que si une concurrence déloyale existe, elle n'est en réalité due qu'à une différence de simplicité entre l'auto-entreprise et le régime de droit commun, il ajoute : «La vraie distorsion entre auto-entrepreneurs et autres entrepreneurs individuels réside dans cette simplification qui permet aux premiers de se concentrer uniquement sur leur métier alors que les seconds subissent une sorte de « taxe complexité » qui leur prend du temps, de l'argent, et de l'énergie.». Il n'est pas le seul à avancer cette idée, puisque dernièrement le député UMP Jean-Pierre Gorges a fait une proposition similaire : "Nous devons passer de l'expérimentation du statut d'auto entrepreneur à sa généralisation.". Élargissement du régime, augmentation des plafonds des chiffre d'affaires… Des propositions bien à l'inverse de ce que souhaite la ministre Pinel. Reste au groupe de travail à s'entendre pour une conclusion mi-décembre, qui, peut-être, sera prise en compte par la ministre qui a fait, jusqu'à présent, abstraction de différents rapports ne préconisant pas de complexifier l'inscription ou de réduire les plafonds de chiffre d'affaires. Une chose est certaine : en voulant complexifier un dispositif simple, Sylvia Pinel a ouvert le débat "inverse" : rendre simple ce qui est compliqué, n'est-ce pas plus logique ?