Auto-entrepreneur ou entrepreneur individuel : quel statut choisir en 2025 ?
Auto-entrepreneur ou entrepreneur individuel : cette question revient fréquemment chez les créateurs d’entreprise. Si ces deux régimes relèvent du même statut juridique — l’entreprise individuelle (EI) — leurs implications fiscales, sociales et comptables diffèrent fortement. Choisir le bon régime, c’est optimiser sa gestion et éviter les mauvaises surprises. Voici un guide clair et actualisé pour faire le bon choix.
Statut juridique : une base commune
Depuis la réforme de 2016, le statut d’auto-entrepreneur est une option simplifiée de l’entreprise individuelle. Il ne s’agit donc pas de deux formes juridiques opposées, mais d’un même statut avec deux régimes distincts : le régime réel classique ou le régime micro-fiscal.
Création d’activité : des démarches identiques
Qu’il s’agisse d’une EI ou d’une micro-entreprise, la création se fait via le guichet unique, à l’aide d’un formulaire en ligne. L’option pour le régime micro se sélectionne lors de cette inscription. Le micro-entrepreneur reçoit ensuite un extrait K avec son numéro SIREN, comme tout entrepreneur individuel.
Régime fiscal : réel ou forfaitaire ?
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En micro-entreprise, l’impôt est calculé sur le chiffre d’affaires encaissé, avec abattement forfaitaire (34 %, 50 % ou 71 % selon l’activité).
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En EI classique, l’entrepreneur est imposé sur le résultat net réel (produits - charges), avec option possible à l’impôt sur les sociétés (IS).
Le régime micro permet aussi, sous conditions, le prélèvement libératoire, qui regroupe impôt et cotisations sociales en un seul versement.
Régime social : assiette différente
Tous deux relèvent du régime des travailleurs non salariés (TNS). Toutefois :
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En micro-entreprise : cotisations calculées sur le chiffre d’affaires, avec taux fixe par activité (ex : 12,3 %, 21,2 %, 24,6 %...).
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En EI classique : cotisations basées sur le bénéfice, avec un taux global avoisinant 44 %.
En micro-entreprise, il n’y a pas de cotisations minimales, tandis qu’en EI classique, un minimum est exigé, même sans revenu.
Obligations comptables : simplifiées ou complètes
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Le micro-entrepreneur tient une comptabilité ultra allégée : registre des recettes et éventuellement des achats.
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L’EI en régime réel doit produire une comptabilité complète : livre-journal, grand livre, bilan, compte de résultat.
Cette rigueur comptable peut rassurer des tiers (banques, fournisseurs) et ouvrir l’accès au financement.
TVA : franchise ou déclaration ?
Les deux régimes peuvent bénéficier de la franchise en base de TVA si le CA reste sous les seuils (85 800 € ou 34 400 €). Au-delà, la TVA devient applicable, avec droit à déduction pour l’EI.
Seuils de chiffre d’affaires : un critère déterminant
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En micro-entreprise : CA plafonné à 188 700 € (vente) ou 77 700 € (services). Dépassement = sortie automatique du régime.
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En EI classique : aucune limite de chiffre d’affaires.
Le micro-régime est donc conseillé pour les projets modestes ou complémentaires.
Activités exclues du régime micro
Certaines professions ne peuvent opter pour le régime micro : activités agricoles (MSA), professions juridiques, agents immobiliers, artistes-auteurs, etc. Ces activités relèvent directement de l’EI classique.
Protection du patrimoine : une avancée commune
Depuis 2022, la responsabilité de l’entrepreneur est automatiquement limitée à son patrimoine professionnel. Cette protection s’applique aux deux régimes, sans formalité.
Passer du micro au réel : comment faire ?
Deux cas de sortie du régime micro :
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Dépassement des seuils : le passage en EI classique est automatique.
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Choix volontaire : l’entrepreneur informe le fisc avant le 1er février de l’année concernée.
Erreurs fréquentes à éviter
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Croire que micro-entreprise et EI sont deux statuts juridiques distincts.
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Négliger les plafonds de CA du régime micro.
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Omettre les obligations comptables réelles en EI.
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Choisir un régime inadapté à son activité (activité non éligible au micro).
Conclusion : quel régime choisir ?
Le choix entre auto-entrepreneur (micro) et entrepreneur individuel dépend de vos objectifs, de vos charges et de votre volume d’activité. Pour tester un projet ou exercer une activité secondaire, la micro-entreprise offre une simplicité imbattable. Pour une activité à fort potentiel, avec besoins d’investissement ou de financement, l’EI au réel sera plus adapté.