La micro-entreprise : un statut sur mesure pour les jeunes entrepreneurs

EntrepreneuriatDevenir Auto-Entrepreneur Par L'équipe evo'portail - Posté le 17 octobre 2018 - Consulté 21642 fois

La liberté d’entreprendre a le vent en poupe ces derniers temps en France. Le sondage mené par l’institut Ipsos pour l’observatoire du travail indépendant tord le cou aux préjugés et aux idées reçues. La France est un pays où l’esprit d’entreprise s’ancre de plus en plus, notamment chez les jeunes.
La micro-entreprise tire son épingle du jeu, ce statut adapté aux jeunes créateurs d’entreprise ou porteurs de projet est plébiscité.

L’équipe d’evo’portail fait le point sur ce statut idéal pour les jeunes en 2 questions :
- Que nous révèle cette étude sur le travail indépendant ?
- Quelles sont les aides financières et les concours pour les jeunes qui se lancent dans la micro-entreprise ?   

 

 

 

 

La micro-entreprise : un statut qui à la côte auprès des jeunes

Le statut de travailleur indépendant ne laisse pas indifférent les Français. En effet,selon l’étude Ipsos d’août 2018, près d’un Français sur deux (49%) se dit concerné ou intéressé fortement par ce statut. Ce chiffre augmente à 57 % pour les moins de 35 ans.
Devenir travailleur indépendant a particulièrement la côte chez les chômeurs qui voient une opportunité de débouchés importante. 44 % d’entre eux n’ont jamais exercé cette activité professionnelle indépendante mais sont fortement intéressés pour tenter l’expérience.
Le taux de chômage des jeunes (15-24 ans) est encore important en France puisqu’il représente un peu moins de 21 % (20,8%) de l’ensemble des demandeurs d’emplois.
La micro-entreprise (anciennement auto-entreprise) peut être un bon moyen pour sortir du chômage, notamment dans cette tranche d’âge. Les avantages sont nombreux :
- création de son propre emploi ;
- liberté dans la gestion de son activité ;
- facilité pour créer son entreprise : formalités de création allégées, obligations comptables réduites (en dessous des seuils de TVA) ;
- aides du Pôle Emploi : possibilité de cumuler ses allocations chômage et son statut auto-entrepreneur.

A la question “dans 10 ans quels seront selon vous les trois domaines d’activité les plus créateurs d’emplois ?”, le panel interrogé a répondu à près de 70 % : le numérique (67 %). Le numérique englobe une large palette de métiers : web master, web designer, trafic manager, etc., et d’autres métiers que nous ne connaissons pas encore mais qui apparaîtront dans les années à venir avec l’explosion du big data.
Le monde digital est un univers au potentiel attractif fort pour les jeunes générations.
Le deuxième domaine qui se démarque également dans ce sondage porte sur l’environnement. 56 % des personnes interrogées estiment que l’environnement et les énergies renouvelables seront des domaines les plus créateurs d’emplois d’ici 10 ans.  
Le statut de la micro-entreprise peut répondre aux attentes dans ces différents secteurs d’activité de part sa souplesse d’adaptation. Il l’a déjà montré dans le passé, par exemple dans le secteur des services à la personne. La flexibilité de ce statut est une réponse appropriée aux métiers du futur, pour lesquels la population jeune a une grande attirance.
 

Jeunes et auto-entrepreneurs : quelles aides financières et quel accompagnement ?

L’étude Ipsos a permis de mettre en lumière une mauvaise connaissance des formes que le travail indépendant pouvait prendre. L’auto-entreprise tire son épingle du jeu. Des dispositifs pour les jeunes chômeurs ainsi que pour les étudiants sont là pour les aider à développer leur projet.

Les formes de travail indépendant encore méconnus

Le développement du travail indépendant est, selon l’enquête Ipsos, très bien accueilli par les entreprises comme par les travailleurs. 86 % considèrent que le statut de travailleur indépendant favorise l’épanouissement des travailleurs, 85 % estiment qu’il favorise l’emploi et 82 % pensent que cela répond aux besoins des entreprises. Cependant dans le même temps, les Français sont encore mal informés sur ce que représente ces nouvelles formes de travail.
56% ne savent pas précisément ou ne savent pas du tout ce qu’est la micro-entreprise. (34 % pas précisément, 21 % pas du tout). Quant aux autres formes de travail indépendant testées, elles semblent être encore plus confidentielles. Ainsi, le coworking et le temps partagé sont mal connus : seul, un cinquième des personnes interrogées savent précisément ce que sont le coworking (22%) et le temps partagé (21%). Quant au portage salarial, seuls 16% ont une idée précise de ce que recouvre ce terme.
Le coworking est un espace de travail partagé entre plusieurs travailleurs indépendants. Mais ce concept en perpétuelle évolution va au-delà d’un lieu, puisqu’il permet de créer une véritable communauté dans laquelle des projets pluridisciplinaires peuvent naître.
Le portage salarial est une option différente de l’auto-entreprise. Il permet au travailleur indépendant de devenir salarié tout en gardant son indépendance quant à la recherche de ses clients ou la maîtrise de son activité. Les aspects administratifs et juridiques seront quant à eux gérés par l’entreprise de portage salarial.
La micro-entreprise (ou auto-entreprise) est un régime spécifique au sein de la forme juridique des entreprises individuelles. Les personnes optant pour la micro entreprise bénéficie d’un régime fiscal, comptable et social simplifié. Ce statut est donc idéal pour lancer une nouvelle activité.
 

Des aides spécifiques sont attachées au statut d’auto-entrepreneur


Les jeunes qui désirent se lancer dans l’aventure de l’entrepreneuriat ne connaissent pas forcément l’ensemble des dispositifs d’aides et d’accompagnement pour créer leur propre micro-entreprise. L’équipe d’evo’portail fait le point sur les principales aides concernant les jeunes chômeurs et l’ACCRE et les aides ou concours étudiants.

  • Focus : les jeunes chômeur et l’ACCRE

L’Etat a mis en place l’aide aux chômeurs créateurs ou repreneurs d’entreprise (ACCRE), dont les jeunes chômeurs peuvent bénéficier sous conditions.
L’ACCRE concerne notamment les personnes âgées de 18 ans à moins de 26 ans. Cette aide consiste en une exonération partielle de charges sociales et un accompagnement (en faisant une demande expresse) pendant les premières années d'activité. Elle permet aussi à certains bénéficiaires de prétendre à d'autres formes d'aides (Code du travail : articles R5141-1 à R5141-3 ).

Ce dispositif a été pensé comme un appui aux jeunes créateurs ou repreneurs d’entreprises.

Le bénéficiaire de l’ACCRE est exonéré d’un certain nombre de cotisations correspondant notamment :

- à l'assurance maladie, maternité, invalidité, décès ;
- aux prestations familiales ;
- à l'assurance vieillesse de base.

Pour les auto-entrepreneurs, l’exonération débute à partir de la date d'effet de l'affiliation.

La durée de l'exonération est de 12 mois. Toutefois, l'exonération peut être de 3 ans pour une micro-entreprise. La durée de l'exonération, totale ou partielle, peut être prolongée lorsque l'entreprise créée ou reprise entre dans le champ du régime des micro-entreprises.

Le projet de loi de finances pour 2019 est actuellement en discussion au Parlement.
Selon le projet, “dès le 1er janvier 2019, une « année blanche » de cotisations sociales sera accordée à tous les créateurs et repreneurs d’entreprises, sous condition de ressources. Cette exonération prendra la forme d’un élargissement du dispositif de l’ACCRE actuellement soumis à des critères spécifiques d’éligibilité”. Ces mesures ne seront effectives qu'à partir de 2019, sous réserve de leur vote par le Parlement. Ce dispositif reste complexe et chaque situation étant un cas particulier, il est conseillé de faire appel à notre assistance evo’portail pour un accompagnement sur mesure.
 

Comment devenir auto-entrepreneur et étudiant ?

Entreprendre tout en faisant ses études est un défi mais aussi une opportunité sur plusieurs plans :
lancer son affaire pendant ses études peut être mis à profit pour financer celles-ci.
C’est un moyen de prouver à son futur employeur son esprit d’initiative, de faire émerger son potentiel et d’engranger l’expérience professionnelle indispensable sur le marché du travail.
C’est la possibilité de mettre en pratique les connaissances théoriques acquises sur les bancs de la fac.
Dans le même temps, l’étudiant-entrepreneur ne peut consacrer trop de temps à son activité économique sous peine de rater ses examens.
Il lui faut donc une structure souple et une gestion administrative et juridique allégée. Le régime juridique de la micro-entreprise paraît par sa simplicité tout à fait indiqué dans une telle situation.

  • Focus : Étudiant boursier et auto-entrepreneur

Il n’existe aucun obstacle pour qu’un étudiant boursier devienne auto-entrepreneur. Cependant, la bourse sur critères sociaux dans l’enseignement supérieur suppose que l’étudiant soit inscrit et assidu aux cours et travaux pratiques, qu’il se présente aux examens et réalise les stages obligatoires intégrés à son cursus. Le non respect de ces règles entraîne la suspension de la bourse voire le remboursement des sommes perçues.

A côté de la gestion du temps, doit également être pris en compte les contraintes de revenu. L’étudiant boursier s’il répond ainsi aux exigences d’assiduité, peut continuer à percevoir la bourse, et ce quelque soit les revenus issus de son activité d’auto-entrepreneur. Cependant, sa bourse pourra être remise en cause selon le montant des revenus perçus en n+2. En effet, le calcul de la bourse s’opère en tenant compte des revenus perçus n-2. Ainsi, si lors de l’année n, les revenus issus de son activité sont supérieurs aux plafonds de ressources ouvrant droit à la bourse sur critères sociaux, alors l’étudiant pourra bénéficier de celle-ci en n+1, mais il n’y aura plus droit en n+2.  
Se lancer dans l’entreprise, suppose donc de peser en amont les risques qui s’y rapportent. L’équipe d’evo’portail est là pour répondre à l’ensemble des problématiques qui peuvent se poser lors du lancement de son activité d’auto-entrepreneur.

Un ensemble d’aides  et de concours ont été mis en place pour les jeunes diplômés ou étudiants.

Notre sélection :

Aides ou concours étudiants Conditions d’accès Avantages
 Statut national étudiant entrepreneur (SNEE  Etre étudiant ou jeune diplômé (minimum  baccalauréat
ou équivalent)
avoir moins de 28 ans
pas de condition de nationalité
Accès à des prestations délivrées dans le le cadre du PEPITE :

- Accompagnement par un enseignant ou un référent externe du réseau PEPITE
- Accès espace de coworking
- Possibilité de signer un  contrat d'appui au projet d'entreprise (CAPE). C’est un contrat grâce auquel une couveuse va vous fournir un programme de préparation à la création ou à la reprise.

 

Concours Moovjee : Prix pilote pour les porteurs de projets et les auto-entrepreneurs

http://www.moovjee.fr/prix-moovjee/

 

Agés de 18 à 26 ans inclus (ou 30 ans inclus pour les étudiants doctorants)
et étant porteur de projet de création d’entreprise
avec création effective
ou
auto-entrepreneur souhaitant transforme

 

 Prix :
- Dotation globale de 150 000 €
 - Accompagnement (mentorat) offert
 - Visibilité médiatique etc.

 

100 jours pour entreprendre
http://www.100jourspourentreprendre.fr/

 
Agés de 18 à 26 ans inclus
porteur de projet création d’entreprise
Prix : 2 500 €, un an de mentorat, soutien du réseau 100 jours

Graines de boss
http://www.grainesdeboss.com/

 

Jeunes créateurs d'entreprise (moins de 5 ans d'activité)
qui ont :
- Business model validé
- Proof of Concept (POC) effectué.
Test concluant du produit/ service sur un marché
- Premiers clients générant un chiffre d’affaires
- Traction prouvée sur le marché

Prix : financement du développement, visibilité médiatique, contrats signés avec des partenaires

Petit poucet
https://petitpoucet.fr/#/leconcours/

 

Tous les étudiants et jeunes diplômés, issus d’écoles de commerce, d’ingénieurs, d’IUT, de BTS ou d’Universités,
aux doctorants, aux étudiants designers, stylistes, architectes, infographistes, artistes et artisans.

 
Plusieurs prix avec des dotations  allant de 1500 € à 3 000 € et un accompagnement par le réseau

 

 

 

 

L'audace réussit à ceux qui savent profiter des occasions” écrivait Marcel Proust, dans son immense oeuvre, A la recherche du temps perdu. Une grande partie de la nouvelle jeunesse française semble prête à faire le grand saut pour monter sa propre boîte. Les aides, les concours, l’accompagnement, sont autant d’occasions pour concrétiser son projet entrepreneurial. Il n’y a donc plus une minute à perdre !

 

Sources :

https://www.ipsos.com/fr-fr/les-francais-et-le-travail-independant
https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F11299
Auto-entrepreneur, Micro-entrepreneur, Xavier Delpech, Delmas Editions, 4ème édition 2017-2018, Paris, 2016.