« Tous les écologistes sont daltoniens, ils voient vert partout », ironisait Raymond Devos avec une pointe de taquinerie… Tous les auto-entrepreneurs devraient-ils aussi voir du vert partout ? La réponse est oui sans hésitation pour 2018. Les nouvelles tendances de l’auto-entreprise sont vertes et bien mûres : Green Business, économie verte, restauration végane, le vert est à l’honneur. Les marqueurs sont au vert, la croissance s’annonce meilleure que les prévisions, Evo’portail fait le point sur les idées et tendances du Green Business qu’il soit dans les entreprises ou dans vos assiettes.
Vegan : la micro-entreprise explose dans le Green Business
Camion à pizza, friterie ambulante, food-truck, sandwicherie, kebab, cuisine à domicile, consultant en arts culinaires, coach culinaire, autant d’activités qui se prêtent à merveille au statut de la micro-entreprise. Ces dernières années, la cuisine exotique et les hamburgers étaient à l’honneur avec une déclinaison de saveurs et une multiplication de modèles économiques et de business plan.
2018 sera une année verte à défaut d’être une année blanche. Les auto-entrepreneurs aspirent au bio et surtout au vegan dans les assiettes.
L’idée du moment pour vous lancer dans la création d’une micro-entreprise se décline en trois saveurs :
- le coach culinaire vegan ;
- le foodtruck vegan ;
- le traiteur à domicile vegan.
Mais savez-vous vraiment en quoi consiste la cuisine végane ?
Il faut d’abord savoir que le véganisme est un « mode de vie alliant une alimentation exclusive par les végétaux (végétalisme) et le refus de consommer tout produit (vêtements, chaussures, cosmétiques, etc. ) issu des animaux ou de leur exploitation » (Larousse). Sans aller jusqu’à cet extrême en termes de mode de vie, l’alimentation végane est en pleine expansion. Variée et diversifiée, la cuisine végane occupe le devant de la scène depuis peu. Avec toutes les possibilités qu’elle offre, il y a forcément une activité à développer dans ce secteur.
Quelques conseils pour se lancer dans le secteur de la restauration ambulante
- Traiteur itinérant/chef à domicile
- aucun diplôme n’est nécessaire pour exercer cette activité
- une déclaration d’activité de traiteur à faire auprès de la chambre de commerce et d’industrie (CCI)
- une immatriculation auprès de la chambre des métiers et de l’artisanat, la “vente à emporter” étant une activité artisanale
- un stage de préparation à l’installation délivré par les Chambres des Métiers et de l’Artisanat. Il peut être en ligne ou sur place. Le stage n’est pas liée au statut juridique mais bien à la nature de l’activité exercée : toutes les métiers artisanaux sont concernés, sauf certaines dispenses (Arrêté du 25 septembre 2017- JORF- n°0229 du 30 septembre 2017). Cette obligation concerne donc aussi les auto-entrepreneurs.
- une demande de la carte professionnelle de commerçant ambulant pour les traiteurs ambulants
- une formation hygiène alimentaire : elle n’est obligatoire que pour certaines activités, comme les activités de vente en camion restaurant, ou les activités de vente de produits préparés sur les marchés ou en kiosque. Le décret du 24 juin 2011 indique les personnes qui sont concernées par cette formation en hygiène alimentaire. Les traiteurs (ne disposant pas de place assises) ou les chefs cuisiniers préparant des repas à domicile de particuliers, en sont dispensés. Il existe également des dispenses pour les personnes pouvant justifier de 3 ans d’expérience au sein d’une entreprise du secteur alimentaire, comme gestionnaire ou exploitant ; ou des personnes pouvant justifier de certains diplômes.
- Food truck
- une formation permis d’exploitation : pour toute personne qui souhaite vendre de l’alcool à consommer sur place. Ce permis est valable pour une durée de 10 ans.
- une formation hygiène alimentaire ;
- un stage de préparation à l’installation auprès de la Chambre des métiers, l’activité étant de nature artisanale ;
- une assurance pour créer et exercer son activité de food-truck ;
- une déclaration d’activité sur le plan sanitaire : auprès de la DDCSPP ou DDPP qui délivrera un récépissé ;
- une déclaration d’un débit de boisson à emporter en cas de vente d’alcool auprès de la mairie ;
- une demande de carte professionnelle de commerçant ambulant auprès du centre de formalités des entreprises ;
- demande d’autorisation de stationnement auprès de la mairie sauf si le stationnement se fait sur des emplacements privés. Dans ce cas il faut obtenir l’agrément du propriétaire et négocier un tarif.
Si le vert se retrouve dans toutes les assiettes véganes : haricots verts, vert pomme, vert épinard, … le vert est aussi la couleur des entreprises éco-responsables. Les métiers du green business accompagnent et encouragent ce développement durable. L’une des tendances 2018 pour les auto-entrepreneurs dans ce secteur.
Se mettre au vert en micro-entreprise : devenir consultant en développement durable
Green business et métiers verts ou verdissants
Tout le monde parle de développement durable, mais que recouvre cette expression ? Le développement durable englobe un ensemble d’idées et de moyens qui ont tous pour objectif de réduire l’impact de l’homme sur l’environnement. La Commission Mondiale pour l'Environnement et le Développement de l'ONU (WCED), dite « Commission Brundtland » donne la définition suivante : « Le développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la possibilité, pour les générations à venir, de pouvoir répondre à leurs propres besoins ».
Le Green Business s’est engouffré dans cette nouvelle approche de l’économie et des modes de consommations. Il se définit comme les activités des entreprises qui participent à la réduction des émissions de CO2. Le changement climatique et les politiques de mise en œuvre d’une transition écologique sont au cœur des débats en France, en Europe et bien au-delà. L’ensemble de ces phénomènes a pour conséquence de faire évoluer les métiers existants mais aussi d’en créer de nouveaux. Les métiers verts ont ainsi pour finalité de contribuer à mesurer, prévenir, maîtriser, corriger les impacts négatifs et les dommages sur l’environnement. Les métiers verdissants sont les métiers dont la finalité n’est pas environnementale, mais qui intègrent de nouvelles briques de compétences pour prendre en compte de façon significative et quantifiable la dimension environnementale dans le geste métier, comme l’indique le ministère de la Transition écologique et solidaire. Tous les secteurs de la vie économique, les entreprises mais également les entités administratives sont impactés directement ou indirectement par ce phénomène du développement durable. Pour les accompagner dans ces changements et ces adaptations de nombreux métiers se développent. Le régime de la micro-entreprise est alors parfaitement adapté pour lancer ces nouvelles activités de conseils « verts ».
Focus sur : consultant en développement durable
L’activité de conseil ou consultant en développement durable consiste à fournir des conseils aux entreprises ou aux localités et à leur proposer des solutions et plans d’actions pour améliorer leur bilan environnemental. Cet accompagnement vers une empreinte carbone moins importante est de plus en plus encouragé par les pouvoirs publics. Le consultant aura à la fois une mission de conseil auprès des entreprises, par exemple leur donner un agrément ou un label écologique. Les dirigeants ont compris l’importance qu’avait l’image de l’entreprise auprès du public ou de l’État. Ce secteur du conseil en développement durable est donc une véritable opportunité pour se lancer dans une nouvelle activité.
Une formation sera nécessaire pour monter son cabinet de conseil. Plusieurs types de cursus sont proposés, soit en école d’ingénieur, soit à l’université, par exemple :
- master sol, eaux et biodiversité ;
- master développement durables et organisation ;
- master professionnel sciences et technologies avec mention environnement et aménagement, etc.
Les avantages du régime de la micro-entreprise en mode « verdure »
Le régime de l'auto-entrepreneur, simplifié tant en matière d’allégement administratifs, comptables et fiscaux, peut s'avérer idéal si vous souhaitez tester une idée d'entreprise, ou vous créer un revenu d'appoint en parallèle de votre activité principale.
Le marché de la restauration ambulante est très concurrentiel. L’auto-entreprise est une bonne option pour tenter l’aventure dans ce secteur. Tant que les investissements de départ ne sont pas trop importants, ce régime est un choix parfaitement adapté pour vous lancer dans la restauration vegan qu’elle soit à domicile ou ambulante.
L'auto-entreprise est aussi intéressante pour se lancer dans une reconversion d'activité sans risques.
Elle peut être le point de départ pour ouvrir un cabinet de conseil en développement durable. L’auto-entrepreneur a la possibilité par la suite de faire facilement évoluer la forme de l’entreprise en fonction du développement de son activité et de choisir par exemple le statut d’une SARL ou d’une SA.
Anne Bradestreet, artiste et poétesse américaine écrivait en 1670, « S'il n'y avait pas d'hiver, le printemps ne serait pas si agréable : si nous ne goûtions pas à l'adversité, la réussite ne serait pas tant appréciée ». La belle saison arrive, les idées fleurissent, les envies bourgeonnent, il est temps de se lancer telle l’hirondelle dans l’aventure de l’auto-entreprise et d’en cueillir les fruits dès cet été.
Sources :
- Le Territoire vert : entreprises, institutions, innovations, sous la direction de Jean-Marie Cardebat et Dimitri Uzunidis, Paris, L’Harmattan, 2012.
- Les nouveaux modes de vie durables. S’engager autrement. Dominique Bourg, Carine Dartiguepeyrou, Caroline Gervais et Olivier Perrin, Lormont, Le bord de l’eau, 2016.
- http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/fileadmin/documents/Produits_editoriaux/Publications/Documents_de_travail/2017/document-de-travail-33-rapport-onemev-mai2017.pdf